Le diamant vert du Val-de-Travers 6/9

De son côté, Christophe Calame, en charge de l’enseignement,  annonce le retour aux cours à distance. « Il en va de la sécurité de nos enfants, forces vives du Vallon ! ». Le ton est grave et solennel. Frédéric Mairy complète cet état d’urgence par l’entrée en vigueur immédiate d’un couvre-feu, à partir de 22 heures. Exceptionnellement, toutes les lumières de tous les villages, parkings compris, resteront allumées la nuit. Il s’agit de ne manquer aucun déplacement suspect, même dans la pénombre. La pluie s’est mise à tomber, ce qui ajoute au climat particulier de la journée. C’est à ce moment que le Conseil communal décide de lâcher sa « bombe » : « Nous vous devons la vérité. Nous avions connaissance de l’existence de ce cercle de malfaiteurs depuis quelques semaines. Des lettres anonymes nous ont été adressées afin de nous mettre en garde contre la malédiction du diamant vert. Nous avons d’abord pensé à un canular avant que l’article du Courrier vienne confirmer toute cette histoire. »

Là où le calme rencontre l’intensité

« On marche sur la tête mais il faut garder les idées claires car c’est la réalité. C’est notre réalité et nous devons apprendre à vivre avec cette menace quelque temps », conclut le Conseil communal. À situation exceptionnelle, dispositif médiatique exceptionnel. Le Courrier du Val-de-Travers accueille une petite équipe d’ArcInfo au sein de sa rédaction, le temps de lever le voile sur cette affaire. Dans tous les villages du Vallon, l’atmosphère est étrange. Jamais il n’y a eu autant d’agitation dans la région et pourtant la vie semble comme arrêtée. Tout tourne au ralenti. La menace rôde dans les rues et personne ne veut la rencontrer. Ciel, Val et Kappa sont ébahis par l’ampleur que prend cette affaire. Tout est parti de ce vieux Courrier trouvé dans une bibliothèque de l’île japonaise Yakushima. Mais ils gardent aussi à l’esprit qu’un magot est peut-être dans la nature et que c’est en réussissant à déchiffrer cette énigme qu’ils le trouveront : « Le long du cours d’eau tu chercheras. Vers la cascade tu te dirigeras et riche tu deviendras. Mais pour ça, la chute tu éviteras ! ». Après avoir suivi la conférence de presse en direct sur Canal Alpha, le trio traverse Fleurier pour s’aérer l’esprit avant le couvre-feu.

Le prix Nobel fleurisan !

Un drôle de bonhomme moustachu s’approche d’eux. Kappa sursaute : « Encore un fantôme. Dis voir Ciel, vous en avez encore beaucoup des comme ça au Val-de-Travers ? » « Il faut croire que oui », répond-elle avant de demander à l’individu moustachu de se présenter. « Je m’appelle Charles-Edouard Guillaume. Je suis physicien et je suis né en 1861 à Fleurier. J’ai reçu le prix Nobel de physique en 1920 en reconnaissance du service que j’ai rendu en métrologie en découvrant des anomalies dans les aciers de nickel. Le plus célèbre des alliages que j’ai inventé est l’invar, au très faible coefficient de dilatation thermique. Il révolutionna la métrologie et la cryogénie et contribua à l’invention de la télé. » Rien que ça ! La soirée se termine dans le calme absolu, et sans télé ! Malgré la pluie, le FC Fleurier a joué son derby de 3^e ligue, contre le FC Couvet, sur son terrain synthétique. Le match a simplement été avancé en raison du couvre-feu. Le CP Fleurier a également joué ce jour-là. Il a battu son voisin de Star Chaux-de-Fonds et il a pris la tête du classement de 2^e ligue. Avec tout ça, on en oublierait presque l’état d’urgence dans lequel a basculé le Vallon aujourd’hui. Un nouvel événement va vite rappeler à tout le monde que « le Cercle » ne plaisante pas !

Scarlett Moor – Kevin Vaucher