Le Courrier au cœur de l’événement
Vendredi passé, Le Courrier était invité par RTN à venir parler de l’actualité du Vallon sur ses ondes. C’est la troisième fois depuis mi-octobre que la radio neuchâteloise donne la parole aux mots de votre journal. C’est dans la Matinale de Noemy et Yannick que l’information régionale est mise à l’honneur depuis plusieurs mois. Quelques minutes d’antenne qui permettent d’offrir une vitrine cantonale à certains sujets vallonniers. Outre cet aspect utile et cet acte de solidarité d’un « grand frère médiatique », cette initiative prouve que certains médias ont encore des idées pour diversifier leur contenu et faire vivre l’info locale. Comme le veut le slogan, quand RTN réveille les régions, le Courrier est au cœur de l’événement !
Le traitement de l’information a toujours été au cœur de ma réflexion sur le travail du journaliste et sur la plus-value qu’il peut y apporter. La multiplication des canaux de communication, et notamment internet et les réseaux sociaux, a conduit à un afflux toujours plus grand d’une masse de « nouvelles en tous genres ». Et avec ça, l’invariable question qui va avec : quels sujets méritent d’être sortis de la masse ? Ce qui est vrai à l’échelle régionale du Courrier, l’est aussi à l’échelle cantonale de RTN et ainsi de suite pour la Romandie et le territoire national. La première façon de trier a été de créer des rubriques (sport, société, politique, faits divers,…) et la seconde a été de se « partager » le travail. Le local aux médias régionaux, les sujets cantonaux aux médias un peu plus gros, la Suisse romande pour les suivants etc. En réalité, c’est une sélection naturelle qui s’est faite à cause de cette masse d’infos grandissante et des moyens en constante diminution. L’initiative de RTN est d’autant plus remarquable qu’elle va à contre-courant de la logique actuelle et il faut le souligner en gras et en gros titre !
Aller chercher l’info sur le terrain
En effet, l’exode publicitaire vers le numérique a mis en difficulté de nombreux médias « traditionnels » (journal, radio, tv) et les sujets locaux ont été délaissés par une large majorité d’entre eux. Chacun s’est comme « replié » sur lui-même et sur sa zone pour recentraliser les forces et limiter les coûts. Les « gros » sont alors moins sortis pour aller chercher l’information et sont davantage restés « au bureau » pour attendre que les sujets viennent à eux. Et comme les plus petits événements n’ont souvent pas les moyens de faire de la pub pour se rendre visibles auprès des « gros médias », ils ont simplement disparu des radars. Corollaire direct : les mêmes sujets, c’est-à-dire les plus visibles (donc les événements avec plus de moyens), sont arrivés dans toutes les rédactions du pays. Ce qui a abouti à une uniformisation des sujets dans les médias et à une uniformisation des médias. D’où les remarques qui se sont fait entendre ces dernières années « tous les médias servent la même soupe, on n’entend plus parler de ce qui se passe autour de chez nous… ».
Le travail local, gage de diversité !
Le rôle des médias locaux comme le Courrier ou RTN, qui vont encore sur le terrain et qui vont chercher littéralement l’information, a donc pris une valeur d’autant plus grande ces dernières années. Ce sont les seuls qui traitent encore de ce qui se passe autour de chez vous et les seuls qui garantissent la diversité de l’information en allant la chercher. Voilà leur force et leur impact. Et pourtant ce sont eux qui sont les plus « à risque » de disparition. Et même si, plus ils sont petits, moins ils sont soutenus par l’état, les quelques coups de pouce qu’ils reçoivent sont indispensables à leur survie. Libre à vous de garder ces quelques lignes à l’esprit. Jusqu’à ce dimanche 13 février par exemple ?
Avec sa nouvelle chronique « Mon Régio », RTN a tourné son antenne vers le local et s’est ouvert vers six médias régionaux pour donner une large visibilité à leur labeur sur le terrain. C’est donc un travail d’équipe qui est proposé les vendredis matin à 7 h 10 dans la Matinale. Ainsi, c’est avec plaisir que j’ai poussé la porte du studio situé à Marin vendredi passé.
Diane à 5 h 30 et départ pour Marin
Et si RTN réveille les régions le vendredi depuis la rentrée de septembre, la radio réveille aussi les journalistes passablement tôt. Pour moi, c’était diane à 5 h 30, départ du Vallon à 6 h 15 et arrivée quelque quarante minutes plus tard sur place. Et comme être à l’heure c’est déjà être en retard, dit-on, c’est avec cinq minutes d’avance sur le rendez-vous que j’ai remonté la rue des Champs-Montants pour arriver à la bonne adresse, le 16A. Chaque jour de la semaine, Noemy et Yannick sont à l’antenne depuis 6 h et ils accompagnent les auditeurs jusqu’à 9 h. C’est eux qui gèrent en alternance les différentes « tâches régie » nécessaires au bon fonctionnement de l’émission (lancement des jingles, musiques,…). En alternance aussi, c’est l’un des deux qui nous reçoit pour préparer le passage à l’antenne. Cette fois-ci, c’est Noemy qui m’a accueilli. Quelques jours plus tôt, nous nous étions déjà parlé pour évoquer les sujets que je souhaitais aborder à l’antenne. Liberté totale de ce côté-là !
Antenne à 7 h 10 et passage au « rythme radio »
FC Môtiers, SOS Chats Noiraigue, 150 ans des Bourbaki, chasse à la fée de la ludothèque du Val-de-Travers et « reconversion sportive » de l’ancien footballeur pro Charles-André Doudin aux Pinks de Couvet figurent dans mes notes. Tout ça en trois à quatre minutes. C’est court mais c’est le principe d’une chronique : information et dynamisme. Peut-être qu’elle gagnerait en clarté avec une minute de plus mais je chipote et finalement c’est à moi de savoir cibler les éléments clés à faire passer de l’écrit à la parole. On revient toujours à cette fameuse question de sélection de l’information finalement. Après un briefing express avec Noemy sur la chronique, place à l’antenne à 7 h 10. La chronique se passe bien grâce notamment aux relances et aux réactions de Noemy et Yannick sur les sujets évoqués. Fin de la chronique, nous échangeons quelques instants puis ils reprennent l’antenne avec les « intervenants maison » Mathieu Schaffner (responsable des sports du groupe BNJ auquel appartient RTN) ou encore la journaliste Sarah Massy. Des interventions que j’écoute sur la route du retour après ce passage « au cœur de l’événement ».
Kevin Vaucher