La confiance d’Eric Sivignon
Depuis le début de l’année, Eric Sivignon a pris ses quartiers à la Grand’Rue 38 à Couvet à la tête du dicastère du territoire, des sports et de la culture (DDTSC) de la commune de Val-de-Travers. Portrait du nouveau conseiller communal môtisan au parcours singulier.
En fait, c’est un peu la rencontre entre deux novices !
plaisante Eric Sivignon, en nous accueillant dans son bureau, nouveau lieu de travail. Quelques badineries posent instantanément le ton cordial et bienveillant de l’entretien. Le tout nouveau membre de l’exécutif nous expose que sa prise de fonction s’est faite en douceur. Avec les vacances scolaires et un des bureaux fermé, il a eu le temps de prendre ses marques et de découvrir sereinement un service parfaitement organisé.
L’accueil des collaborateurs a été aussi excellent. Il n’y a eu aucun bizutage !
sourit-il. à part ses premières impressions, quel est son sentiment à l’idée de succéder à Christian Mermet, figure majeure du Conseil communal ?
Évidemment, il y a une certaine pression à être à la hauteur de Christian Mermet ,
reconnaît l’élu socialiste. Il convient qu’il y aura une période d’adaptation et ne manque pas de souligner la qualité du travail de son prédécesseur, mais il demeure confiant pour l’exercice de sa charge.
Une confiance qui n’est pas ébranlée par sa relative inexpérience politique, soit une année de Conseil général de 2019 à 2020.
Et, j’espère qu’il y aura toujours plus de nouvelles têtes pour démocratiser toujours plus la politique ,
évoque-t-il. De plus, Eric Sivignon souligne que son élection à l’exécutif est la preuve même de sa légitimité. Justement, cette entrée au Conseil communal était-elle un objectif ? Le jeune quarantenaire nous répond par la négative. Ce n’est qu’après les élections et lors des discussions au sein de son parti que son nom s’est progressivement dégagé.
Avec mon épouse, il y a eu une profonde période de réflexion, c’est certain,
continue-t-il. L’ingénieur en mécanique reconnaît que cette opportunité se présentait au bon moment et qu’il n’a pas de regret de mettre entre parenthèses sa vie professionnelle pour les quatre années de cette législature.
J’avais l’impression d’être arrivé à la fin d’un cycle,
nous avoue le nouvel élu motivé par sa nouvelle fonction.
Tombé amoureux du et au Vallon
La carrière professionnelle, c’est ce qui a attiré ce Français, originaire de la région lyonnaise au Val-de-Travers. En 2007, un cabinet de recrutement de Neuchâtel s’intéresse à son dossier et l’ingénieur en mécanique se voit proposer un poste chez Etel S.A. à Môtiers. Habitant d’abord à Pontarlier, il est séduit par la région et saute le pas en s’installant au Val-de-Travers en 2009. Une année particulière lors de laquelle il rencontre sa future épouse, Lydie Stirnemann, est licencié pour raisons économiques et germe l’idée avec sa compagne d’un tour du monde à vélo. Un périple de 1058 jours, soit presque trois ans, qui révèle au grand jour les inégalités du monde et le confort matériel de l’Europe occidentale. Alors, ce voyage autour du monde est-il l’acte fondateur de son engagement politique ?
Pas véritablement, même si cela a renforcé ma fibre écologique et ma vision d’équité sociale,
nous explique-t-il. à cette époque, il n’était encore aucunement question d’investissement politique. Pendant longtemps, le nouveau conseiller communal a observé la chose politique avec une certaine distance.
Pour moi, la politique c’était un peu les lettres en gras et les gros titres des journaux,
nous avoue-t-il, peut-être en se remémorant ses années françaises.
Des convictions écologiques
Sa perception de la politique, Eric Sivignon en constate l’évolution après sa nouvelle installation à Môtiers avec sa compagne en 2013. Membre depuis cette année-là du comité Pro Vélo Neuchâtel, Eric Sivignon est amené à collaborer étroitement avec les autorités pour mener à bien divers projets autour de la petite reine et de la mobilité douce.
Les relations avec la commune étaient excellentes. Ce climat de confiance a permis de nombreuses réalisations,
continue le Môtisan. Une sereine collaboration qui se poursuit lorsqu’il devient membre du conseil d’administration de la coopérative solaire Coopsol et le projet solaire d’espaceVal à Couvet. Ainsi naît le constat que la politique est aussi la gestion cooptée du bien public. Constat qui le persuade de s’engager en politique au sein du Parti socialiste du Val-de-Travers.
Aujourd’hui conseiller communal, il a pour premier objectif de créer de la confiance pour poursuivre le développement de la commune.
Je me retrouve en quelque sorte de l’autre côté du miroir, désormais,
image-t-il, en se souvenant des projets portés en commun avec les autorités. Ses projets futurs, quels sont-ils justement ?
Cela ne fait que deux semaines… ,
s’amuse-t-il. Toutefois, le socialiste évoque la réussite de la mise en place du chauffage à distance. Selon lui, de tels projets sont à développer. Père de deux enfants, Eric Sivignon est convaincu de la nécessité de modifier nos modes de vie pour l’avenir de la planète et persuadé que chaque action, même à l’échelle communale, compte.
Ce printemps, j’ai vraiment réalisé la qualité de vie que nous avons au Val-de-Travers. Je souhaite que mes enfants aient aussi cette chance,
nous avoue-t-il. N’est-ce pas là la plus belle des motivations…
Gabriel Risold