« Ce soir comme chaque soir, elle rentre. Jojo se tient là. Et ce soir comme chaque soir elle lui raconte :

– Hé, Jojo ! ?

Elle lui raconte une journée de plus, une journée de moins. Une journée banale comme les autres mais une journée belle à couper le souffle. Elle lui dit le ciel froid et la lumière transparente de lʼaube, le con du troisième, le trou dans sa basket, le coin de la rue avec son trottoir maquillé de feuilles mortes. Elle lui parle aussi de la vieille sur son banc, celle qui attend tout le temps. Elle lui parle dʼespérance, de lʼodeur du pain grillé, de la devanture de la boulangerie et des banalités que lʼon peut échanger autour dʼun café… »

Dans cette pièce où Juliette Vernerey présente un quasi-one-woman-show incroyable, le spectateur retrouvera des petites perles à la San Antonio, lʼhumour tendre et la pointe de pathos chers au parolier des Petits Chanteurs à la gueule de bois, Lionel Aebischer, qui signe également une mise en scène sobre et efficace.