Hockey sur glace
Hockey cryogénisé, président mobilisé
Entre le 11 février 2020 et février 2021, la première équipe du CP Fleurier n’a disputé que quatre parties officielles. L’exercice 2020/21 ayant été très rapidement annulé, il faudra encore attendre au moins jusqu’à mi-septembre pour espérer pouvoir disputer un « vrai match ». Face à la crise sanitaire et ses conséquences, le président Sven Renaud et son comité ne chôment pas. Il nous explique son quotidien et les difficultés à surmonter en cette période incertaine où le hockey est comme cryogénisé.
Au moment de rencontrer Sven Renaud dans une patinoire de Fleurier inéluctablement vide, sa détermination saute aux yeux. On sent que ce conseiller en assurance du Vallon n’a pas peur de faire face aux obstacles.
Pour commencer, on peut déjà dire que le club se porte financièrement bien. Nos sponsors sont fidèles et travaillent avec nous sur des périodes de quatre ans, ce qui apporte une certaine stabilité. Différentes aides financières nous permettent également de combler les pertes et on fera les comptes définitifs à la fin du mois d’avril, qui correspond habituellement à notre fin de saison.
On s’occupe d’un club qui tourne au ralenti
Avec une seule certitude pour l’instant, les « économies » réalisées à la suite de l’annulation des championnats (frais d’arbitrages, frais de déplacements,…) seront inférieures au manque à gagner que cela a engendré (recettes de la buvette, de la loge VIP, billetterie,…).
Sans parler de l’Abbaye et de la soirée de soutien qui n’ont pas eu lieu et dont les bénéfices correspondent à environ dix pourcent du budget de 350’000 francs.
Cette somme assure le fonctionnement des trois formations seniors (2e ligue et 3e ligue masculines ainsi que 4e division féminine) et des six équipes juniores. Sans oublier l’école de hockey.
Le président et ses six « coéquipiers » du comité regrettent la situation actuelle mais s’y adaptent au mieux.
Plus personne ne peut jouer et c’est même interdit de s’entraîner en intérieur dès l’âge de 16 ans. Notre entraîneur professionnel (unique salarié du club avec le responsable de la buvette) a donc fatalement moins de boulot aussi. En fait, on s’occupe d’un club qui tourne au ralenti et ce n’est pas à cela qu’on rêve en prenant la direction d’une organisation sportive. Moralement, ça devient quand même un peu pesant sur la longueur.
Quid de la vaccination des joueurs ?
Petite bouffée positive, les joueurs de moins de 16 ans peuvent continuer à s’entraîner par groupes de dix.
Et ceci sur des séances raccourcies et ramenées à deux fois par semaine au lieu de trois pour pouvoir satisfaire tout le monde. Malgré tout, certains juniors ne sont plus venus s’entraîner par peur du virus ou par manque de motivation.
Deux « petits » ont aussi informé le CP Fleurier qu’ils arrêtaient définitivement ce sport. La crainte est désormais de voir cette tendance se renforcer.
Un gros boulot devra être fait au printemps pour remobiliser les troupes ,
prévient Sven Renaud dont le dynamisme n’a cessé de transpirer au fil de l’entretien.
En vue du championnat 2021/22, le mot d’ordre du président est de « faire comme si ».
La question d’une vaccination de nos joueurs ne s’est pas encore posée et la ligue ne nous a rien demandé en ce sens. On va donc faire comme si. Comme si l’entraînement d’été allait reprendre en mai, comme si on allait patiner sur la glace en août et comme si les matches amicaux allaient être possibles dans la foulée. Tout en gardant quand même un plan B sous le coude.
Ce n’est pas à un assureur qu’on apprend à être prévoyant !
Kevin Vaucher