Handi trekking : l’aventure d’une vie !
Elle marche vers l’impossible !
Cindy Taramarcaz est une sacrée femme ! La vie lui a mis des bâtons dans les roues alors… elle s’est mise à marcher ! Appuyée sur ses deux béquilles, elle a marché loin, plus loin, toujours plus loin, en cherchant à rallier l’impossible ! En réalité, l’impossible, elle ne veut pas vraiment l’atteindre. Elle cherche justement à prouver que c’est un endroit qui n’existe nulle part. Même pas dans la vie d’une handicapée née infirme moteur cérébral (IMC), comme elle. Pour le prouver, elle a parcouru près de 200 kilomètres à pied entre le Valais et le Creux du Van. Tout ça pour aider les plus défavorisés !
Quand on veut, on peut !
Ces cinq mots, et le point d’exclamation qui va avec, constituent le verbatim sur-mesure pour présenter Cindy Taramarcaz. De la volonté, il lui en a fallu dès la naissance, elle qui est née handicapée physique IMC et qui a vu « partir » sa maman au cours de l’accouchement. Elle a donc grandi en devant faire face à d’importants problèmes de coordination et d’équilibre. Les signes les plus visibles de ces maux sont les béquilles sur lesquelles elle doit s’appuyer pour marcher et quelques soucis d’articulation quand elle parle. Pour tenir, et peut-être aussi pour rester proche de celle qui l’a fait naître, elle s’est accrochée au ciel !
Le handicap n’est pas un frein
Il faut savoir l’écouter,
prêche-t-elle en convaincue.
Ma personnalité astrologique Bélier me stimule et m’encourage. Elle me pousse à me dire que le handicap ne doit jamais être un frein dans ma vie.
C’est à partir de ce principe de vie que l’aventure démesurée de la Valaisanne de Sembrancher s’est mise en marche.
J’ai eu l’idée de cheminer de mon petit village natal jusqu’au majestueux sommet du Creux du Van. Je voulais prouver que tout est possible à celui qui croit.
Le choix du cirque rocheux vallonnier ne doit rien au hasard non plus. Il vient de loin !
Son histoire avec le cirque rocheux
Il vient plus précisément de son enfance. Elle se rappelle être venue au Creux du Van lorsqu’elle était plus jeune. Ce jour-là, elle était accompagnée par sa « maman de substitution ». Mais il avait été physiquement impossible pour Cindy de monter au sommet. Elle était repartie avec la certitude qu’elle y reviendrait un jour et qu’elle gravirait les pentes de « l’indomptable ».
Cela m’a donné de la force pour y arriver. J’ai aussi beaucoup pensé à ma maman qui m’a élevée. Elle est actuellement malade et je voulais le faire pour elle, aussi.
Le mystère se déchire
Sans le vouloir, l’aventurière de 32 ans vient de déchirer une partie du mystère qui entoure son incroyable force de caractère. Si elle trace sa route avec tant de témérité, c’est qu’elle se bat toujours pour les autres. à sa place, beaucoup penseraient sans doute d’abord à s’apitoyer sur leur sort avant de songer aux autres. Elle, c’est le pari inverse qu’elle a osé.
Dans ma vie, je n’ai jamais eu suffisamment d’argent pour pouvoir aider directement. Mais j’ai du temps, de l’énergie et un mental d’acier et je voulais utiliser mes forces pour faire quelque chose qui compte. Je veux tendre la main à ceux qui sont plus défavorisés que moi.
Mi-août : le grand départ !
À la force des mots, Cindy Taramarcaz a joint le poids des actions. Elle a organisé un souper de soutien en avril dernier afin de récolter des dons pour le projet humanitaire ASEFFEMA. Cette association est active à Madagascar et œuvre pour les écoles, un orphelinat ainsi que les femmes maltraitées dans le pays. 8000 francs ont ainsi été récoltés. Pour augmenter cette somme, elle a eu l’idée de marcher près de 200 kilomètres pour rejoindre le Creux du Van et de se faire parrainer à 0.5, 1, 2 francs ou plus le kilomètre. Elle est donc partie à la mi-août, bien décidée à conquérir le « grand canyon du Val-de-Travers ».
14’412 francs récoltés
Elle a traversé quatre cantons (Valais, Vaud, Fribourg, Neuchâtel) avec seulement un camping-car d’assistance pour lui permettre de se reposer et de se doucher de temps en temps. Accompagnée de ses deux chiennes et d’une vingtaine de personnes, amis et anonymes, elle a gravi le cirque rocheux dimanche et a traversé le brouillard du sommet vers 14 heures. Admirative de l’effort consenti, la Vallonnière Valérie Bohren a tenu à partager ses dernières foulées pour l’encourager.
C’était un moment absolument unique. Impossible de décrire les émotions qu’elle nous a fait vivre grâce à son exploit. Quelle force de la nature !
Au total, ce sont 14’412 francs qui ont été récoltés. Ils permettront d’installer des panneaux solaires pour que les élèves bénéficient de lumière pour pouvoir étudier en classe. Et dans l’ombre de la lumière, Cindy Taramarcaz continue sa route…
Kevin Vaucher