Foot: alors, fusion ou pas fusion?
Le foot vallonnier se porte plutôt bien. Le FC Saint-Sulpice a l’occasion d’asseoir définitivement sa première place, dimanche, dans le championnat de 5e ligue. La récente promotion du FC Môtiers en 3e ligue prouve également qu’il y a de la qualité sur les terrains du Val-de-Travers. Mais la récente relégation du FC Fleurier en 3e ligue a relancé un débat sur la nécessité d’avoir une formation vallonnière compétitive luttant au moins au niveau de la 2e ligue. Et pourquoi cette équipe ne serait-elle pas créee sous une nouvelle identité ? La saison 2023/24 semble se profiler comme le moment idéal pour se poser les bonnes questions. Explications.
Les prétendants à la montée en 2e ligue sont nombreux au Vallon mais ils ont tous des points faibles différents. Kosova NE a une bonne équipe mais est freiné par l’absence de juniors. Fleurier a des ambitions mais passera probablement à côté de son objectif cette saison. Couvet est bien placé cette saison mais serait-il capable de maintenir une formation à cet échelon sur le long terme ? La promotion du FC Môtiers en 3e ligue va créer une nouvelle configuration dans le paysage du foot vallonnier la saison prochaine. Et si c’était le bon moment pour véritablement penser fusion ?
2023/24 : un bon terrain pour la fusion ?
On s’explique ! Habituellement, il y avait toujours un club du Vallon qui évoluait dans une ligue supérieure aux autres. Et forcément, l’idée de perdre cet avantage, à la suite d’une fusion, pouvait créer une crainte d’être lésé par le regroupement des forces autour d’une même identité. En 2023/24, cette situation n’existera peut-être pas puisque nous pourrions retrouver les 4 clubs précités en troisième ligue. Une fusion entraînerait donc moins de sentiment d’injustice à ce niveau-là. Mais on vous voit venir. On pourrait facilement contre-attaquer en argumentant que le fait d’avoir 4 équipes en 3e ligue va être un formidable vecteur de rivalités et d’engouement autour des terrains. C’est vrai aussi !
Fusionner en gardant les rivalités : LA bonne idée ?
à partir de ces deux constats, a priori en opposition, que faire ? Eh bien pourquoi ne pas faire cohabiter les deux réalités ? C’est-à-dire créer une grosse équipe commune à vocation compétitive (en 2e ligue ou plus haut) tout en conservant des formations davantage axées sur le plaisir et les saines rivalités dans des plus petites catégories (4e et 5e ligues). Une seconde équipe commune pourrait évoluer en troisième ligue ou alors également être considérée comme « petite ligue » où les clubs actuels pourraient avoir des représentants.
« Il faut en profiter pour mettre des choses en place »
Cette idée de fusionner (pour pérenniser une équipe compétitive à bon niveau) tout en gardant les rivalités est l’idée défendue par l’entraîneur du FC Môtiers Julien Descombes. « Je suis pour que l’on prenne un peu de ce qui fonctionne dans chaque club pour le regrouper sous une même bannière. Pour que ça marche, j’imagine qu’il faudrait créer un comité différent et neutre par rapport aux clubs actuels. La saison prochaine, cette configuration à 4 équipes en troisième ligue va créer une belle ferveur. Je pense qu’il faut en profiter pour mettre des choses en place. Je suis conscient que les dirigeants de chaque club se sont beaucoup investis. Il ne s’agit pas de détruire ce qu’ils ont construit mais de bâtir une nouvelle force commune. »
L’avenir des buvettes conservé
Comment y parvenir concrètement ? « Aujourd’hui, les principales craintes liées à la fusion se concentrent sur les identités que certains voudraient conserver et sur le sort des buvettes (qui font vivre beaucoup de clubs de foot). Ces deux éléments importants seraient conservés grâce aux équipes plaisir qui s’affronteraient encore à partir de la 4e ou de la 3e ligue. Le concept serait de créer une structure nouvelle et viable sur le long terme. Il y a beaucoup de qualités au niveau des entraîneurs au Val-de-Travers et il y a beaucoup de jeunes qui ont envie de construire quelque chose. Il faut juste leur donner leur chance de le montrer. Le Vallon possède un groupement de 350 juniors. Je pense qu’on se doit de leur offrir une voie vers du foot de bon niveau en 2e ligue ou en 2e ligue interrégionale. »
Cohésion plutôt qu’affaiblissement
Les dynamiques, ça se crée et l’attrait, il se crée aussi. Depuis sa création, le Groupement a montré qu’il pouvait amener de bons résultats chez les jeunes. « Si tout le monde tire à la même corde pour faire avancer un projet d’équipe commune compétitive, je suis certain que nous pouvons tirer notre épingle du jeu. Cette nouvelle équipe (ou ces nouvelles équipes) doit être une force pour les clubs existants et ne doit pas les affaiblir. Tout le challenge consisterait à créer une cohésion de tout le Val-de-Travers derrière elle. Je pense que si chacun place l’avenir sportif des jeunes footballeurs vallonniers en haut de la liste de ses préoccupations, ce sera déjà un bon début pour lancer les choses. » À ce moment-là, ce sera au comité en place de montrer de quoi il est capable. Alors, fusion ou pas fusion ?
Kevin Vaucher