Villa Florius – Fleurier
Fin de rêve pour Michel et Monique Parmigiani !
La deuxième vague de la pandémie aura eu raison des espoirs de Michel et Monique Parmigiani ! Extrêmement tristes et épuisés, ils se sont résolus à mettre fin à ce magnifique rêve qu’ils avaient imaginé pour eux et pour le Val-de-Travers. « De l’amertume et beaucoup de colère ! » lancent-ils encore devant ce qu’ils ressentent comme une trahison de la part des autorités communales : « ce manque de parole et cette absence de sens du partenariat ! ».
Le début de l’année 2019 laissait augurer, pour la première année, un réel espoir d’équilibrer des comptes déficitaires depuis le début de l’activité de la Villa Florius :
Chaque année, nous avons perdu près de Fr. 300’000.- !
Certes, la 1re vague pandémique avait percuté négativement ces premiers résultats mais un mince espoir subsistait :
Par contre la seconde vague nous a mis à genoux !
Rêve trop ambitieux
Cet outil est un véritable diamant, il ne manquait plus qu’à en polir les facettes ! On y croyait, raison pour laquelle on a consenti à d’importants sacrifices. Peut-être étions-nous trop en avance et était-ce trop ambitieux pour le Val-de-Travers !
À l’heure du dépôt de bilan et de l’envoi des lettres de licenciement aux collaborateurs – 27 personnes concernées –, Michel et Monique Parmigiani déplorent le manque d’intérêt des autorités d’abord, de la population vallonnière ensuite :
Des gens venaient de loin pour cet endroit magique. La proximité du cabinet médical représentait une force supplémentaire ! La Villa Florius, c’est un ambassadeur de la région !
Un partenariat inachevé ?
L’heure n’est pas aux règlements de comptes ! Michel et Monique Parmigiani tiennent toutefois à rappeler que ce sont bien les autorités qui se sont approchées d’eux, lors de l’installation d’un cabinet médical de groupe à Fleurier :
Pour répondre à leur demande, nous avons accepté de modifier nos plans et d’ajouter un étage au bâtiment original, à notre charge ! Aussi, lorsque plusieurs médecins ont quitté les lieux, ces mêmes autorités se sont montrées totalement muettes en nous répondant qu’elles ne pouvaient rien faire !
Et d’ajouter, en guise de cri de colère :
Nous sommes des gens de parole. Chez nous, on tape dans la main, ainsi on assermente un contrat ! Aussi, devant ce mutisme des autorités, on a vraiment le sentiment d’avoir été trahis !
Certes, la famille Parmigiani n’a jamais spéculé sur le fait que la Commune de Val-de-Travers rachète « ce superbe outil promotionnel régional ». Toutefois, un geste de soutien, moral d’abord, financier ensuite, aurait été apprécié :
Sans compter le coup de poignard qu’a représenté l’installation d’un outil concurrentiel au Centre sportif régional ! Alors qu’il existe déjà trois endroits au Val-de-Travers…
La suite ?
Michel et Monique Parmigiani ne sont pas dupes :
Ce coup de gueule ne sera sans doute qu’un coup de pied dans l’édredon ! Mais tant pis, il est important pour nous d’exprimer notre colère, après tout ce que nous avons réalisé pour cette région depuis plusieurs décennies ! C’est bien gentil de m’élever au rang de citoyen d’honneur en regard des enseignes que j’ai amenées au Vallon. Mais c’est dans la difficulté qu’il faut se montrer présent !
Quant à la suite, dans l’attente de la réponse du juge, des discussions sont en cours avec des repreneurs potentiels :
À cette occasion, nos clients abonnés notamment recevront de plus amples informations sur la suite !
Et de conclure :
Quant à nous, on demeure sur notre faim devant un tel manque de vision de nos autorités pour cette superbe région qui se vide de ses habitants alors que ce devrait être l’inverse !
Le point de vue du Conseil communal
La fermeture de la Villa Florius ne réjouit évidemment pas le Conseil communal, qui l’a apprise par la presse. Ses pensées vont aux collaborateurs concernés et s’il comprend l’amertume des époux Parmigiani, il tient à préciser certains éléments.
Le centre de bien-être a concrétisé un rêve entièrement privé. Par son potentiel touristique, il aurait pu prétendre à un soutien public, au travers de la Nouvelle politique régionale déployée par la Confédération et le Canton. Toutefois, cet appui aurait été conditionné à une analyse approfondie du projet (adéquation à la demande et au tissu régional, positionnement, viabilité…), qui en aurait peut-être montré certaines limites. Une aide publique impose des contraintes aux porteurs de projets et il est compréhensible – et même heureux – que tous n’y recourent pas ; il est toutefois difficile pour les pouvoirs publics de justifier d’une aide a posteriori, d’autant plus lorsque, comme c’est le cas ici de l’aveu même des propriétaires, l’infrastructure ne répond pas à un réel besoin local.
Le Conseil communal n’en a pas moins été attentif à la promotion de la Villa Florius, l’invitant à se mettre en lien avec les acteurs touristiques régionaux. Il a aussi su se montrer compréhensif une fin d’exercice difficile, trouvant un arrangement pour une facture communale ouverte. Quant à la concurrence du fitness et du wellness d’espaceVAL, elle existait déjà lors de l’ouverture de la structure et les aménagements votés cet automne par le Conseil général pour moderniser les prestations d’espaceVAL n’ont pas encore été concrétisés ; il est dès lors difficile d’en mesurer les effets et de leur faire porter la responsabilité des difficultés antérieures de la Villa Florius.
Enfin, la question du cabinet médical est sensible. Il est vrai que le Conseil communal s’est approché des époux Parmigiani au début de l’année 2015 pour discuter de l’intégration d’une structure médicale dans leur projet. Une convention conclue entre les parties avait mis à charge de la Commune le recrutement de médecins et le paiement des loyers des locaux vacants pour une période donnée. Cet engagement a été entièrement respecté par le Conseil communal, qui ne peut être tenu responsable de la décision ultérieure de l’unique médecin ayant quitté cette structure, et ce en novembre dernier. Il s’agit de dissocier les problèmes financiers de la Villa Florius de la gestion du cabinet médical, qui nous semble être financièrement viable depuis le début ; en effet, ce dernier a été entièrement fonctionnel dès le mois de juin 2016 avec l’arrivée de cinq médecins, comme prévu dans la convention. La Commune a donc respecté sa parole dans ce dossier et ne peut être accusée de laxisme.
D’une manière générale, le Conseil communal reste préoccupé par la situation globale en matière de médecine de proximité. Celle-ci n’est pas propre à Val-de-Travers et elle fait l’objet d’une attention accrue de la part du Canton, en lien avec la Commune. Ainsi que le prévoit la convention signée avec les époux Parmigiani, le Conseil communal favorisera l’installation d’éventuels nouveaux médecins dans le cabinet de groupe ; il ne peut toutefois en contraindre aucun et il n’a pas à se substituer dans ses démarches au propriétaire des lieux. Il espère renouer bientôt un dialogue serein et constructif avec le couple Parmigiani, tant celui-ci mérite la pleine reconnaissance de toute la région.