Fête régionale de lutte à Boveresse
Un écrin éclatant pour un sport toujours plus percutant
Boveresse a été le théâtre d’une fête régionale de lutte réussie de part en part lors du dernier week-end écoulé. Bénéficiant d’un soleil plus que généreux, l’événement s’est également appuyé sur le Club de lutte du Val-de-Travers pour asseoir définitivement son succès. Là où certaines sociétés peinent parfois à mobiliser des bénévoles, le club de lutte n’a rencontré aucun mal à mobiliser ses forces vives. Bref, le bilan de santé ne souffre d’aucune anomalie ni fausse note.
Pour faire un bon article, il faut être objectif tout en créant si possible des rebondissements pour tenir en haleine les lectrices et les lecteurs. On est bien embêté cette fois-ci car le tableau final de la fête de lutte n’a pas débouché sur un seul élément de tension à relever. Essayons quand même : l’affluence ? « Excellente sur chacun des deux jours », répond Antonio Alves. Les résultats ? « Positifs pour le Vallon avec notamment une deuxième place de Liam Menoud, une troisième de Lenox Beck et un duo de Vallonniers en tête chez les 2010/11 (Matt Menoud et Ilan Baillod). » Et ches les filles, en lice le samedi ? « Une palme pour Lucile Philipona et Vickie Alves. »
Notre petit Vallon se défend assez bien
Hum, je vois ! Tentons alors autre chose, en appuyant là où ça fait mal : la domination réelle ou supposée de la Suisse allemande sur la lutte helvétique ? « Ah là…, il y a un peu de contraste à apporter. Il est clair que la force de frappe des Alémaniques est impressionnante. C’est compliqué de régater car ils ont la force du nombre avec eux. Mais notre petit Vallon se défend assez bien, y compris chez les féminines. » Et est-ce que cet état de santé romand ascendant se sent jusque dans la visibilité de la discipline de ce côté de la Sarine ? Aïe, la question piège…
Un sport qui « donne du sens » dans un monde qui en perd !
« Selon moi, il y a une belle visibilité de la lutte en Romandie désormais. On constate que les choses évoluent bien et rapidement. » Il est vrai que la Fête cantonale de lutte, organisée début juin à La Vue-des-Alpes, a bien fait parler d’elle.
Pour Antonio Alves, cette popularité croissante est à mettre en relation avec ce que ce sport représente : « La lutte véhicule de magnifiques valeurs et surtout du respect. Dans un monde qui en manque de plus en plus, à tous les niveaux, ça donne du sens de lutter. Au Val-de-Travers, c’est un club qui met sur le bon chemin nos enfants. D’ailleurs, on sent qu’il y a une poussée d’intérêt chez les petits actuellement. Il y a de la relève. »
Une belle machine, bien huilée
Ce sport offre un condensé de la vie : des hauts, des bas et des occasions de rebondir immédiatement grâce aux 6 passes à mener dans la journée. « Moi-même, en tant que papa, j’encourage vraiment ma fille Vickie à continuer à lutter lorsqu’il y a un coup de mou. » Cette abnégation indispensable sur les ronds de sciure est couplée à une forme d’entraide en coulisses. « Dans le club de lutte vallonnier, on n’a aucun mal à trouver des forces bénévoles lors de nos manifestations. C’est devenu un luxe aujourd’hui ! » L’homme sait de quoi il parle, lui qui est engagé dans bon nombre de sociétés locales. « C’est une belle machine bien huilée dont nous prenons grand soin. » Le soin du détail, le soin de faire les choses bien, le soin de prendre le temps d’aider, le soin de penser à la cause commune avant de penser à sa propre personne. Bref, et blague à part sur la recherche de rebondissements, avec tous ces soins, on comprend mieux pourquoi la lutte constitue un « traitement » de plus en plus apprécié dans la région…
Kevin Vaucher