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Exclusivité web
22 septembre 2023

Couvet – Fleurier : poignantes retrouvailles sous la pluie !

FC Couvet – FC Fleurier 1 – 1 (0-1). Les Etoiles du Courrier : * Ciurleo (F)  ** Pieren (C) *** Azevedo (C)

Quelle soirée ! On s’attendait à du sacré spectacle, hier soir, lors du derby entre le FC Couvet et le FC Fleurier. On l’a eu ! Non pas en raison du jeu proposé mais des circonstances du match et des événements de jeu. Au final, aucune des deux équipes n’a terminé « dans les cordes » puisque l’enjeu a été partagé. En revanche, les cordes sont tombées sous forme de pluie durant toute la partie. Le terrain détrempé n’a malheureusement pas permis au niveau de jeu de s’élever comme il aurait pu. Pourtant, les spectateurs ont malgré tout vagué de stupeur en stupéfaction. Récit d’un match un peu fou qui fera date.

Interruption du match après 12 minutes

Cette confrontation avait de quoi attirer la foule du côté de la Léchère. Couvet (2e) et Fleurier (5e) étaient distants de deux unités au classement avant le coup d’envoi. C’est donc la place de meilleure équipe vallonnière de 3e ligue qui était en jeu. Malheureusement, la cellule orageuse prévue en soirée n’a pas passé son tour et les joueurs ont été abondamment douchés durant 90 minutes (et pas une de plus, nous y reviendrons). Le premier coup de théâtre est arrivé dès la 12e minute par… l’arbitre. L’homme au sifflet a rappelé tous les joueurs et les staffs au centre du terrain. Que se passait-il ? Le match allait-il être suspendu ou annulé en raison de la météo ? Pas du tout ! Suite à l’agression d’un arbitre lors d’une rencontre de juniors D, il y a une quinzaine de jours sur un terrain du canton, l’association neuchâteloise de football (ANF) avait décidé d’interrompre toutes les rencontres de la soirée pour une opération coup de poing. L’arbitre a fait passer un message de paix et de respect et des tracts ont été distribués au public.

Voici le tract distribué à la 12e minute suite à l'agression récente d'un arbitre.
Les acteurs du match réunis au centre du terrain lors de l'interruption de l'arbitre.

Latte de Couvet – réplique immédiate de Fleurier

En revanche, au niveau du jeu, les occasions n’ont de loin pas fusées. La première action chaude a été enregistrée à la 45e minute. Les Covassons ont touché un montant de la cage de Loïc Faivre. Hélas pour eux, ils auraient mieux fait de toucher du bois car la réplique fleurisane a été immédiate. Dans le temps additionnel de la première mi-temps, Matteo Ciurleo a profité d’un ballon maladroitement relâché par le portier pour donner l’avantage aux « jaune et noir » (jaune de leur maillot et noir de boue). Dans ces conditions météorologiques, toute tentative de construction de jeu était compliquée et celui qui marquait en premier avait probablement 95% de chance de remporter la rencontre, pensait-on. La suite a penché vers les cinq autres pourcents.

Une bataille de tranchée jusqu’à la 89e minute

Après la pause, Fleurier a rapidement eu une chance de prendre le large mais le tir bien travaillé de Marin Codoni a été repoussé « au-dessus » par Etienne Amougou. Ensuite, Couvet a petit à petit retrouvé ses esprits. Les joueurs de Raphaël Claudio ont pris la responsabilité du jeu à leur compte. Cela n’a pas été criant mais cela s’est fait bout de terrain par bout de terrain. Un peu comme des soldats qui avancent tranchée par tranchée pour étreindre leurs ennemis. D’ailleurs, en parlant de bataille de tranchée, on y arrive ! Mais avant cela, il y a d’abord eu cet envoi de Romain Pieren qui est passé à quelques centimètres du but fleurisan. On jouait alors la 86e minute. Trois tours d’horloge plus tard, le match s’emballait enfin grâce à ce même Pieren qui égalisa sur corner. Entré dix minutes plus tôt sur le terrain et revenu d’une grave blessure, le joueur covasson fêtait sa réussite dans un mélange de (bonne) rage et de (bonne) émotion.

Une altercation dégénère – fin de match prématurée

Hélas pour cette soirée, tout a dérapé sur la remise en jeu qui s’en est suivie. Durant le match, il a eu plusieurs vifs échanges de mots entre certains joueurs. Ceci fait partie d’un derby tant que ça reste des mots et que les limites ne sont pas franchies. Mais le Covasson Boris Gracia n’a pas su se contrôler. Juste devant nos yeux, il a fait une « balayette » au Fleurisan Matteo Ciurleo avant de bondir sur lui pour le frapper alors qu’il était à terre. Nous ne connaissons pas le passif entre ces deux joueurs et nous nous contentons de décrire ce que nous avons constaté. Quoi qu’il en soit, un tel acte ne doit pas avoir sa place sur un terrain de foot. Qui plus est dans une rencontre précédemment arrêtée par l’arbitre, pour protester contre la violence autour des terrains de foot amateur.

Aujourd’hui, nous choisissons d’en parler dans cet article compte tenu de ce contexte particulier qui fait suite à l’agression d’un arbitre par des parents de joueur sur un autre terrain du canton. Nous ne souhaitons pas pointer du doigt particulièrement le joueur de Couvet car cette violence ordinaire se constate chaque week-end dans les ligues de foot amateur. C’est le problème global qu’il faut dénoncer et tenter d’éradiquer. Hier soir, cela s’est plutôt bien terminé avec une cohue généralisée et une fin de match prématurée (bonne décision de l’arbitre). Mais qu’en sera-t-il la prochaine fois ?

Kevin Vaucher

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