Conseil général de Val-de-Travers
Un budget déficitaire et amendé largement accepté
Lundi dernier, le Conseil général de Val-de-Travers a largement validé un budget 2026 déficitaire lors de sa dernière séance de l’année. Néanmoins, il n’a pas suivi la proposition initiale de l’exécutif et a accepté un amendement de la CGF réduisant le déficit de près de 92’000 francs.
Ces dernières années, les séances du Conseil général (CG) de Val-de-Travers au sujet du budget s’étaient avérées longues et parfois houleuses. Rien de tel, lundi soir à la Salle de spectacles de Couvet, où siégeait le législatif pour étudier le budget 2026, avec une séance d’un peu moins d’1 h 30. Pour rappel, celui-ci présentait un déficit de 698’700 francs pour un total de près de 78 millions de charges. Un budget « en trompe-l’œil », comme l’a rappelé le chef du dicastère de l’administration, de l’économie et de la protection de la population (DAEPP), Benoît Simon-Vermot, ce léger déficit n’étant atteint que par mesures exceptionnelles, soit un prélèvement à la réserve de politique budgétaire (pour compenser les baisses de rentrées fiscales) et des ventes de terrains.
Si la Commission de gestion et des finances (CGF), par la voix de la socialiste Fabienne Robert-Nicoud, annonçait préaviser favorablement ce budget, elle proposait toutefois un amendement. Ce dernier visait que la création du poste de responsable de site des structures d’accueil soit retirée dans le but de limiter l’augmentation des équivalents temps plein (EPT) de l’accueil pré et parascolaire, une économie de 91’800 francs. Ce poste pourrait être crée, si nécessaire, après les conclusions d’étude de fonction des structures. Un amendement que combattait le Conseil communal jugeant que ce poste pourrait être partie prenante de cette évaluation.
Division nette
Sans surprise, l’accueil des groupes fut très différent selon les côtés de l’hémicycle. « Bien que déficitaire, ce budget est un bon budget dans le contexte communal et cantonal », estima le socialiste Nicolas Béraneck, en rappelant que cela restait une prévision et que les comptes se révélaient souvent meilleurs que les budgets. Pour le POP, Philippe Vaucher salua le prélèvement à la réserve et la sage décision de sa création « en période de vaches grasses ». « Une réserve est faite pour être utilisée en cas de coup dur », a-t-il argué. Les deux formations de gauche étaient opposées à l’amendement de la CGF.
À droite, le son de cloche était évidemment tout autre. « De prime abord, le constat est le même que les années précédentes, du rouge, du rouge, du rouge », a déclaré le libéral-radical Florian Dreyer, soulignant que sans le prélèvement, ce budget serait l’un des pires des dernières années. Toutefois, l’élu PLR a dit la satisfaction de son parti à la vente de terrains, notamment industriels. Si son groupe était peu emballé, il annonçait un soutien majoritaire à ce budget si amendé.
Refus de l’UDC
Les critiques les plus incisives sont venues de l’UDC et d’Agora. Pour le premier, Loïc Frey a qualifié les chiffres du budget de trompeurs. « Sans mesures exceptionnelles, le déficit réel serait de 3.8 millions », a-t-il relevé. L’élu agrarien a aussi dénoncé une augmentation de la masse salariale au « rythme pas soutenable », et estimé que l’utilisation d’une réserve ne devait « pas servir à contourner les règles de bonne gestion ». Son parti refuserait ce budget car « incompatible avec une bonne gestion financière ».
Pour Agora, Thierry Ray a qualifié ce budget de « l’un des plus ambigus » en raison de son artificialité. « Selon nous, il n’y a pas de problème de recettes, mais de dépenses », a-t-il poursuivi. L’élu s’est étonné de la hausse des charges du personnel de plus d’un million de francs, alors « que la population est stable ». Plus globalement, Thierry Ray a alerté sur des prévisions préoccupantes à trois ou quatre ans. « Une réflexion pour diminuer les charges doit débuter sans tarder », a-t-il déclaré, afin d’aller vers « des budgets futurs sans artifices ». Des remarques qui ont fait réagir Benoît Simon-Vermot qui a précisé que cela n’était pas des artifices « mais des outils comptables », existants et répondant à des normes légales.
Soumis au vote, l’amendement de la CGF divisa l’hémicycle et fut accepté par 23 oui contre 17 oppositions. Son acceptation a fait ainsi passer le déficit budgété à un peu moins de 607’000 francs. Le vote final du budget aboutit à son acceptation par 29 oui, 7 non et 4 abstentions.
Gabriel Risold





