Comme une odeur de renouveau à Belle-Roche
Voilà, c’est fait, le club de basket de Fleurier a terminé son championnat, vendredi soir passé, dans sa salle de Belle-Roche. Les joueurs de Patrick Jacot ont livré une prestation souvent hésitante, fréquemment maladroite et parfois inspirée. En bout de ligne, cette défaite face à Saint-Imier restera anecdotique dans le contexte de renouveau qui entoure actuellement le basket fleurisan. Après plusieurs saisons sans équipe en compétition officielle, le fait d’avoir pu inscrire un collectif en 3e ligue cette année est déjà une victoire en elle-même. Mieux encore, cette dernière rencontre a attiré une bonne trentaine de spectateurs ainsi que quelques anciens joueurs du club dans les gradins. De quoi réjouir le président Patrick Jacot qui évoque la possibilité de lancer une équipe de juniors (M16) en championnat dans quelques mois.
BC Fleurier – Sainti Basket 42-79 (11-28, 10-16, 10-18, 11-17). Les étoiles du Courrier : *Berthoud M. **Tewfik ***Paul
Il y a toujours plusieurs façons de présenter une situation. L’une d’elles est de s’appuyer sur des chiffres implacables. Le BC Fleurier a perdu ses 16 confrontations cette saison et s’est donc logiquement classé dernier de son groupe de 3e ligue masculine. Alors, doit-on en déduire que la situation du club est catastrophique ? Non, car il faut aussi se pencher sur ce que les chiffres disent de manière plus profonde. Et certains d’entre eux sont parlants. Alors que l’équipe vallonnière peinait à présenter plus d’une poignée de joueurs sur le parquet il y a encore quelques mois, ils étaient 10 sur le terrain vendredi soir (+ deux membres reconvertis en officiels pour tenir la feuille de match de la soirée). « C’est bête mais ça ne nous était plus arrivé depuis un sacré moment », commentait le président-joueur Patrick Jacot.
Un premier quart-temps difficile puis du mieux !
Presque décontenancé par autant d’abondance, celui qui est aussi le coach de l’équipe a choisi la facilité pour désigner son « 5 de base ». « Cela ne se fait jamais mais j’ai décidé de faire deux blocs de cinq joueurs et on peut donc changer par bloc pour ce dernier match. Oui, c’est une solution de facilité mais on ne va rien réinventer pour ce dernier match. On va juste faire jouer tout le monde et essayer de prendre du plaisir. » Pour le plaisir, il a fallu attendre un peu car Saint-Imier a largement dominé le premier quart-temps de dix minutes, bouclé sur le score sans appel de 11 à 28.
« Ce n’est pas du tout un bon début de match pour nous car on avait perdu seulement de huit points lors du match aller », reconnaissait Patrick Jacot au moment de la 1re pause. Heureusement, il y a eu du mieux dans la suite de la partie. Plus dynamique et plus créatif, Fleurier a été au contact de son adversaire dans les trois quart-temps suivants. « On a moins laissé jouer et on a moins encaissé de points, c’est un point positif pour terminer le championnat. » La saison de basket a la particularité de s’étendre sur huit mois, d’octobre à mai. « Mais c’est tout à fait supportable car on ne joue jamais en semaine et nous avons un entraînement facultatif le vendredi (en plus de celui du mardi soir). »
Un encadrement recherché pour une éventuelle équipe juniors
Cette ambiance « à la cool » semble plaire de plus en plus et c’est notamment le cas auprès des jeunes. « Nous avons régulièrement 17 à 18 jeunes joueurs qui viennent s’entraîner chez nous. » Voilà des chiffres qui parlent ! « Nous avons envie de leur offrir la possibilité de disputer un championnat la saison prochaine. On y réfléchit sérieusement mais il est vrai aussi que l’on manque encore de bénévoles pour l’encadrement des juniors et pour faire tourner le club de façon un peu plus structurée. Il faut faire juste dès le (re)départ. » Parfois, on sent de la nostalgie de la « belle époque » dans les propos de Patrick Jacot (64 ans). C’est normal que celui qui joue au basket depuis l’âge de 13 ans ait la tête pleine de beaux souvenirs vallonniers.
Mais la période actuelle est tout aussi excitante car il y a tout à recréer. C’est un défi magnifique pour les amateurs de basket du Val-de-Travers. Chacun a un rôle à jouer et des responsabilités à prendre au sein de cette structure qui est en train de rebondir et de grandir. « C’est vrai que le rebond actuel est inattendu mais c’est une chance pour le club. Moi, je m’investis autant que possible mais je ne peux pas tout faire. D’autant plus que le basket a changé en cinquante ans et que j’ai besoin du soutien des plus jeunes générations pour mener à bien la reconstruction du club. » Vu la jeunesse qui gravitait autour de la salle de gym de Belle-Roche vendredi, il y a vraiment quelque chose de beau à faire pour le basket du Val-de-Travers. La saison prochaine commence à se préparer dès aujourd’hui. Dès hier même…
Kevin Vaucher