PUBLI-REPORTAGE
Centagora, humainement robotisé !
Cʼest une usine de quelque 1000 mètres carrés campée au bord de lʼAreuse à la sortie de Couvet. Cʼest un condensé de savoir-faire qui promeut le « Swiss Made » et le « travailler local ». Cʼest aussi un acteur œuvrant dans le secteur médical, horloger et électronique. Et cʼest encore lʼune des références lorsquʼil sʼagit de réaliser des équipements spéciaux robotisés. Centagora crée et invente de toutes pièces des machines innovantes pour répondre à nʼimporte quel besoin de ses clients. Du local, de lʼinnovation et de lʼexcellence au Vallon !
Lʼidée principale de notre philosophie de création est de travailler avec des interlocuteurs du Val-de-Travers lorsque cʼest possible. Si tel nʼest pas le cas alors on va voir un peu plus loin mais en essayant de sortir le moins possible des frontières suisses.
À lʼheure où la plupart des entreprises se tournent vers lʼétranger et lʼAsie pour produire, le discours dʼArnaud Bully diffère positivement de ce quʼon a lʼhabitude dʼentendre. Le directeur de Centagora se fait une fierté de respecter cette règle dʼor à la lettre. Lorsquʼil sʼagit de créer des établis de travail en bois pour les machines, cʼest par exemple vers la menuiserie Max Etienne quʼil se tourne. Pour les livraisons, ce sont les Transports Zbinden qui sʼen occupe. Et ainsi de suite !
Plusieurs mois de travail à partir dʼune page blanche
Après quelques années au Val-de-Ruz, Centagora sʼest établi au Val-de-Travers en 2017. Le siège social est à Fleurier et la production est à Couvet.
Nos clients étant issus à 80% de lʼindustrie horlogère, on occupe une place stratégique centrale nous permettant de toucher aussi bien Genève que la Suisse allemande
assez rapidement.
Une dizaine dʼemployés forment lʼéquipe en place qui cohabitent avec ceux de lʼentreprise LTM, appartenant au même groupe. Et concrètement, quʼest-ce quʼils font au quotidien ?
Nous partons dʼune page blanche, ou plutôt dʼun besoin spécifique dʼun client, pour créer la machine capable de répondre à ce besoin. Il y a donc une partie étude, une partie conception et une partie réalisation/assemblage.
Le personnel, une ressource précieuse
Cela passe aussi par le câblage électrique, la calibration et la mise en place dʼun logiciel adapté. Dʼoù lʼimportance dʼavoir un savoir-faire très vaste permettant de couvrir toutes les demandes des clients. Une fois conceptualisée et conçue, la machine doit être mobilisable en deux à trois manipulations via lʼécran tactile.
Notre personnel est notre ressource la plus importante. On sʼaméliore tous ensemble pour pouvoir suivre les évolutions technologiques qui touchent nos secteurs dʼactivité. À la base, il faut savoir que Centagora ne faisait pas de machines mais construisait des complications horlogères (modules ajoutés au mouvement de la montre).
Une gamme de 30 machines
En 2013, lʼentreprise sʼest repositionnée et sʼest tournée vers les machines.
Notre premier produit servait à tester la fiabilité des mouvements de montres. Cela permettait de révéler quelles pièces allaient tenir dans le temps et lesquelles étaient les plus fragiles.
En 2015, le groupe fleurisan LTM, dirigé par Sylvain Jacques, a racheté Centagora. La partie horlogère a été intégrée à la manufacture de haute horlogerie LTM SA. Et Centagora est devenu un constructeur de machines à part entière. Aujourdʼhui, une trentaine de machines composent sa gamme de produits et de nouvelles sont régulièrement ajoutées pour honorer les nouvelles demandes des clients.
Les cellules robotisées, petits bijoux bien utiles
Avec toujours cette règle dʼor de travailler avec des matériaux et des fournisseurs locaux, il y a quatre familles principales de machines. Premièrement, les bancs de tests (pour vieillir mécaniquement un mouvement horloger et tester sa résistance). Vendues aux horlogers, ces machines leur permettent de sʼassurer de la fiabilité de leurs mouvements à travers différents cycles de tests de rotation, traction et pression répétés. Ensuite, il y a des machines de mesure de force, de couple (apporte un gain de temps au personnel), de vision (pour vérifier quʼaucune pièce ne manque dans une montre par exemple) et dʼautomation.
Par automation, on entend par là des cellules robotisées. Ce sont des ensembles avec un robot qui permet une palettisation de pièces dʼhorlogerie (mettre sur palettes) et le chargement de machines de production.
Ne pas remplacer lʼhomme, le compléter !
Ceci a débouché sur la toute nouvelle machine de Centagora (arrivée sur le marché en 2022) : un centre dʼusinage à trois ou cinq axes. En gros, la machine est capable dʼusiner des pièces horlogères avec une précision de lʼordre du micron. Couplée à une cellule robotisée, elle permet une grande autonomie de production.
Ça ne remplace pas le travail de lʼhomme mais ça le complète. Ça peut être utile de la faire tourner la nuit ou le week-end par exemple afin de continuer à produire continuellement. Lʼautonomie de la machine est adaptée au besoin de notre client.
Toute cette robotisation peut paraître humainement « froide ». Mais cʼest en réalité vecteur dʼemploi et dʼéchanges de compétences. Ça peut même donner lieu à des innovations étonnantes sur un produit comme lʼabsinthe. Oui vraiment, lisez l’encadré si vous ne me croyez pas.
Kevin Vaucher
Une petite absinthe ? Appelez le sommelier robotisé !
Du 5 au 8 avril prochain, Centagora occupera un stand (A4B1) au SIAMS de Moutier (Le salon des moyens de production microtechniques). Dans ce cadre-là et pour respecter sa ligne de conduite de privilégier les intermédiaires locaux, Centagora a concocté une petite surprise bien du cru ! Une cellule robotisée de chargement a été programmée pour devenir votre sommelier robotisé le temps dʼune journée (ou dʼune soirée, cʼest selon). Concrètement, le bras robotisé est capable de se saisir dʼun verre, dʼy charger une dose dʼabsinthe en appuyant sur le doseur et dʼy ajouter un peu dʼeau pour diluer la mixture. Cʼest une façon originale de montrer aux personnes lambda ce quʼil est possible de faire avec une machine comme celles créées par lʼentreprise vallonnière.
Yves Kübler, du rire à lʼétonnement
Ce clin dʼœil original a dʼabord beaucoup fait rire Yves Kübler, de lʼabsinthe du même nom.
Je ne savais pas exactement ce que faisait Centagora et je trouve que cʼest une idée décalée plutôt sympa pour montrer ce quʼils font. Cʼest pour cette raison que jʼai volontiers collaboré en fournissant lʼabsinthe utilisée dans cette démonstration. Toute cette technologie peut parfois sembler bien sérieuse pour certains et cʼest un moyen original de lʼaborder.
Petit à petit, son sourire a laissé place à de lʼétonnement et de lʼadmiration.
Jʼai eu lʼoccasion de visiter leur usine et jʼai été impressionné de constater leur savoir-faire. Allier cette haute technologie à un produit local comme lʼabsinthe grâce à la robotisation, cʼest quand même une sacrée idée. Ça peut faire sourire à la base mais cʼest aussi une belle façon de mettre en vitrine notre propre savoir-faire vallonnier.
À lʼheure de lʼapéro, il pourrait bien y avoir foule autour du stand de Centagora du côté de Moutier. Avant peut-être que le sommelier robotisé ne trouve sa place dans les rues du Val-de-Travers ?