Abbaye de Buttes
Une fête qui doit se repenser ?
L’annonce n’est pas passée inaperçue. La semaine dernière, le comité d’organisation de l’Abbaye de Buttes expliquait, dans un communiqué, devoir se résoudre à annuler l’édition 2022. Éclaircissements et réflexions sur cette annulation de la fête butterane avec Fabien Aimonetti, membre du comité d’organisation.
Dans nos colonnes de la semaine dernière, le communiqué de presse aurait pu sembler être un faire-part de décès ou presque. Le comité d’organisation de l’Abbaye de Buttes annonçait se résoudre à annuler l’édition 2022 de la fête du village, faute de personnes inscrites pour effectuer le service.
Nous avions déjà allégé la formule et resserré l’Abbaye sur deux jours au lieu de trois, mais il manquait toujours une trentaine de personnes,
avoue Fabien Aimonetti, par téléphone. Une certaine déception dans la voix, le membre du comité d’organisation explique que toutes les possibilités pour maintenir la manifestation ont été étudiées.
On aurait peut-être quand même pu en faisant appel à la solidarité des amis, de la famille,
reconnaît-il, avant d’ajouter que ceci aurait impliqué une très grande charge de travail pour les organisateurs. De plus, Fabien Aimonetti déplore quelque peu que les sociétés partenaires n’aient pas su suffisamment mobiliser de personnes en leur sein pour le service.
Le communiqué s’intitulait « Conséquences du Covid ou évolution de la société ? ». Nous réitérons la question au membre de l’organisation.
C’est dramatique mais cela se retrouve dans plusieurs sociétés et clubs,
estime Fabien Aimonetti au sujet de la difficulté à dénicher des bénévoles. Celui qui est aussi membre du Ski-club de Buttes constate qu’il est toujours plus compliqué de motiver des personnes pour ce genre d’événement, mais il estime également que la pandémie a eu une possible influence.
Le Covid a fait du dégât. Les sociétés et les clubs ont perdu des membres,
juge-t-il. Toutefois, Fabien Aimonetti reconnaît que lors des dernières éditions, remplir les plannings était déjà devenu plus difficile.
Mais nous y arrivions tout de même. Chaque année, nous arrivions à passer l’épaule,
note-t-il, en tenant à remercier les personnes qui s’étaient inscrites et qui se réjouissaient de faire vivre l’Abbaye.
Un concept à repenser
Cette Abbaye de Buttes devait se dérouler lors du week-end « férié » de Pentecôte. Cela a-t-il pu avoir une influence sur les disponibilités des membres des sociétés et clubs ?
Certainement que ce facteur-là a joué. Mais, ce week-end-là, il y a aussi plein d’autres événements, comme le Swiss Canyon Trail, les gens sont mobilisés ailleurs,
estime Fabien Aimonetti en citant l’exemple de la Jeunesse du Haut-Vallon qui était disposée à venir donner un « coup de main » avant de constater qu’elle était déjà impliquée dans la course en question. Un manque de bras parmi d’autres qui a sonné le glas de cette édition 2022. Une annulation regrettable car Fabien Aimonetti reconnaît que la fête butterane a réalisé ses meilleurs chiffres lorsqu’elle s’est tenue lors d’un week-end férié. Toutefois, le membre du comité est surtout « super déçu » pour les enfants qui ont réalisé des costumes pour l’occasion et pour qui l’Abbaye est toujours « une grande fête ».
Cette annulation pose également la question du futur de toutes ces manifestations villageoises au Val-de-Travers et ce sur une période très rapprochée, par exemple, l’Abbaye de Fleurier aura lieu à la fin du mois ? Pour Fabien Aimonetti, ce nombre n’est pas problématique.
En effet, il y en a beaucoup, mais on voulait être la première à redémarrer maintenant qu’on a enfin le droit de sortir, de se réunir et d’organiser des fêtes,
explique-t-il, toujours avec une pointe de déception.
Par contre, le membre du comité est convaincu qu’il faudra peut-être repenser le concept.
Faire une Abbaye sur deux jours ou même sur un seul, comme pour la fête villageoise de Saint-Sulpice,
poursuit-il, certain qu’une solution sera trouvée pour que ne disparaisse pas cette Abbaye. Ce qui serait assurément triste pour une fête, à l’origine de tir, née en 1780, et pour les habitués amateurs du traditionnel gâteau au fromage du lundi soir.
Ça, il faudra voir avec le futur concept,
rigole Fabien Aimonetti. Ainsi, le public attendra pour découvrir la prochaine formule de l’Abbaye de Buttes et pour savoir quand venir pour les tranches de gâteau.
Gabriel Risold