Musée Rousseau de Môtiers
Nouvelle exposition centrée sur le « botaniste » Rousseau
Ce samedi, le Musée Rousseau à Môtiers dévoile sa nouvelle exposition temporaire. Nommée « Mousses & lichens », elle met en valeur la passion pour la botanique qu’a développée le penseur lors de son exil vallonnier et la fera dialoguer avec diverses œuvres d’art ayant pour thème la nature végétale.
La nature et la botanique sont des thématiques récurrentes dans l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau. Or, cet intérêt pour les plantes est né chez le philosophe lors de son exil môtisan entre 1762 et 1765. « C’est vraiment à Môtiers qu’il découvre la botanique, et ce presque en autodidacte », explique Nicolas Fiquet, conservateur adjoint du Musée Rousseau de Môtiers. Cette découverte, Jean-Jacques Rousseau l’a faite également en lisant, notamment, von Linné, naturaliste suédois, mais aussi en compagnie de proches. « Il est aussi initié par des amis neuchâtelois à la flore de la région », poursuit Nicolas Fiquet, en ajoutant que chaque promenade est une occasion d’étudier les plantes pour le philosophe.
Cette passion, que Rousseau conservera jusqu’à la fin de sa vie, est au centre de la nouvelle exposition temporaire du musée. Intitulée « Mousses et lichens », cette dernière est conçue comme un hommage au Rousseau « botaniste » et présentera au public le manuscrit « Pasigraphie », ouvrage qui propose une classification unique des plantes. « En plus d’échanger et de composer des herbiers, il a l’idée d’inventer un système pour simplifier la classification des plantes, via une succession de symboles », détaille le conservateur adjoint.
Dialogue entre art et botaniqu
Le manuscrit est un prêt exceptionnel de la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel (BPUN) et est le point de départ de l’exposition qui met également en dialogue cette œuvre avec l’herbier peint de l’herboriste neuchâtelois Louis Benoît, très rarement exposé par la BPUN, et différentes œuvres d’artistes neuchâtelois et suisses, comme celles de la famille Rabus, les fils Till et Léopold, et les parents Renate et Alex, d’Henriette Grandjean qui fut une représentante du « style sapin » lié au mouvement de l’art nouveau, ou encore de Rozeph, jeune dessinateur neuchâtelois. « Tous ces artistes ont pour sujet la botanique et les plantes et perçoivent dans la nature des formes artistiques », relève Nicolas Fiquet.
Le conservateur adjoint note aussi qu’il est intéressant de s’interroger sur la paternité de Rousseau dans l’art et notamment dans l’art contemporain. Comme il le souligne, ces différents artistes et Rousseau partagent une approche contemplative et non utilisatrice de la nature. « Comme le faisait Jean-Jacques Rousseau pour ses herbiers, Henriette Grandjean et les autres élèves de Charles L’Eplattenier se rendaient dans les forêts et les prés pour travailler », rappelle Nicolas Fiquet. Le vernissage de l’exposition aura lieu ce samedi 28 juin, date anniversaire de Rousseau, à 16 h, et est à voir tous les samedis et dimanches après-midi jusqu’au 12 octobre.
Gabriel Risold
Changement en vue pour le Musée Rousseau
Cette nouvelle saison est la dernière du Musée Rousseau sous sa configuration actuelle. L’Établissement cantonal d’assurance et de prévention qui est propriétaire du bâtiment, va entreprendre de nombreux travaux dès cet été et durant les prochains mois. Les collections du musée seront temporairement déplacées et entreposées ailleurs. Évidemment, le musée rouvrira après les travaux, mais dans une toute nouvelle muséographie qui est encore en cours de réflexion.