Boxe
Un sacre vallonnier pour le championnat romand
Samedi matin, le premier coup de théâtre du championnat romand de boxe est arrivé dès le tirage au sort. Chez les moins de 60 kilos, les deux seuls Vallonniers en lice allaient devoir s’affronter dès le premier combat à élimination directe. L’ancien (et peut-être futur) pro Samuel Girardier n’a finalement laissé aucune chance au combatif mais encore inexpérimenté Alessio Pizzagalli. Le second a été éliminé d’entrée alors que le premier a fini par remporter le titre devant un public assez nombreux… à la surprise des organisateurs !
Chers lectrices et lecteurs, vous entrez dans cet article en plein milieu du troisième et dernier round du combat entre Samuel Girardier (Fight Move Academy Boxing) et Alessio Pizzagalli (BC Fribourg). Il reste 20 secondes lorsque le coach d’Alessio lance l’éponge sur le ring, demandant la fin de combat immédiat. « Je sais qu’il pouvait encore tenir et je sais qu’il m’en voudra mais je devais le faire », réagissait Robert Barbezat, à chaud !
La fougue de Pizzagalli
« Il a été combatif et il a montré une fois de plus qu’il n’avait peur de personne mais il n’était plus assez actif et j’ai préféré prendre cette décision. Je connais bien Sam (Samuel Girardier) et on savait que ça allait être difficile. » Sans surprise, le dur au mal Pizzagalli se voulait plus va-t-en-guerre que son entraîneur : « Je n’avais pas mal et j’aurais pu aller au bout du combat. » Puis, dans le vestiaire, l’adrénaline retombait et il se voulait plus analytique : « Je n’ai jamais eu peur mais je savais que ça allait être difficile. Samuel tape fort et il cogne dur. Je sais que j’aurais pu faire mieux mais je suis quand même satisfait d’avoir boxé contre ce grand adversaire. C’est une bonne expérience qui va me servir pour la suite. » Une suite qui pourrait rimer avec un passage chez les moins de 55 kilos pour les deux ou trois prochains combats. Si tel est le cas, il devra perdre 3 kilos dans les prochaines semaines.
Girardier : « J’aurais préféré ne pas devoir me taper dessus avec un autre Vallonnier »
Du côté de Girardier, l’état d’esprit est évidemment tout autre. L’athlète de 25 ans a une trentaine de combats à son actif (contre moins de dix pour Pizzagalli) et il venait au championnat romand pour gagner. « Ce n’est pas prétentieux de le dire, c’est juste que j’ai été professionnel dans le passé (en 2023) et que j’ai envie de le redevenir. Dans mon esprit, cela passait forcément par ce titre de champion romand. Je suis donc content de l’avoir fait même si j’aurais préféré ne pas devoir me taper dessus avec un autre Vallonnier », clame-t-il avec classe ! Pour se hisser jusqu’au titre, le boxeur dévoile avoir dû envoyer des droites à deux de ses amis, tout en s’offrant aussi le champion romand en titre. Il ne fait décidément pas bon être pote avec Sam, le roi de la frappe ! « La boxe, c’est la boxe. Il n’y a pas d’ami sur le ring », dit celui qui est très social et très amical en dehors de l’arène de combat.
Avec les félicitations de la fédération de boxe !
Girardier se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, lui, l’ancien boxeur du BC Val-de-Travers (organisateur de l’événement). « Avec mon manager et entraîneur François Furtade, on va étudier les pistes pour tenter de renouer avec le monde professionnel d’ici à fin 2025 ou 2026. Ce sera soit cette voie soit des combats amateurs mais internationaux. » Si tel est le cas, le championnat suisse (amateur) de novembre prochain pourrait être un objectif. Girardier n’était pas le seul à avoir le sourire à la fin du week-end. Leila Cucinelli (membre du BC Val-de-Travers) tirait un bilan positif sur toute la ligne de l’événement : « Organisation heureuse, public ravi, boxeurs satisfaits, que voulez-vous de plus ? Même la Fédération de boxe nous a félicités. » Cette même fédération avait pourtant un peu savonné la planche de ce championnat romand en imposant un nombre de combats déjà effectués minimum aux boxeurs qui prétendaient y prendre part.
Nombre de boxeurs décevant, affluence surprenante !
« Ceci explique peut-être les 51 participants de cette édition alors qu’il y en a 80 à 100 d’ordinaire. C’est un peu dommage, surtout pour les femmes, très peu représentées (environ 20%). » Les filles ont effectivement moins l’occasion de faire des combats. Or, la fédération demandait qu’elles aient au moins livré trois duels sur le ring pour être éligibles au championnat romand. Cette mauvaise surprise fait écho à la bonne nouvelle de l’affluence. « Nous avons eu environ 250 personnes, ce qui nous a un peu surpris », révèle Leila Cucinelli. « Ce n’est pas un meeting où on peut faire le show. L’organisation est plus encadrée et protocolaire, ce qui est moins attirant pour les spectateurs. Tant mieux qu’ils soient quand même venus. » Avec un beau duel 100 % vallonnier en guise d’ouverture d’appétit qui plus est !
Kevin Vaucher
