Lettres ouvertes
Pleure ô mon beau village des Bayards
Au fil des ans tu as vu disparaître ce qui faisait de toi un village à part entière.
Exit : la gare, la poste, lʼéglise, lʼécole (de deux classes sʼest réduite à une, puis a disparu), lʼadministration communale, la banque Raiffeisen, et maintenant le home alors quʼil venait de recevoir des aides pour améliorer son confort. Toutes ces institutions faisaient vivre des familles et par conséquent les commerces : boulangerie, boucherie, épiceries, disparues.
Exit les cafés-restaurants : le Cernil, le Cheval Blanc, lʼHôtel de lʼUnion, la Croix Blanche, le Haut de la Tour.
Pour nous consoler, restent deux valeureux commerces, mais jusquʼà quand ?
Celui de chez « La Danièle » qui concentre avec toute son énergie et sa bonne humeur, boulangerie, boucherie, épicerie et celui du Cercle qui assure café et restauration avec constance et célérité.
Ce village possède plus de bestiaux que dʼêtres humains et par conséquent, une nouvelle fromagerie à vu le jour, engloutissant par la même occasion lʼancienne fromagerie des Parcs. Merci mes amies les vaches qui égayez encore notre paysage et notre quotidien ! – même si les ¾ des paysans ont disparu !
Puis par chance, une grande et belle scierie a vu le jour, il y a plusieurs années, qui continue à débiter le bois de nos forêts, contre vents et marées !
Les Échanges scolaires qui attirent par intermittence une belle jeunesse qui profite de notre air vivifiant et sain.
Les Bayards est un beau village au milieu de champs où fleurissent une belle flore à la belle saison et de vastes forêts. Le symbole dʼun village est son église toujours là, mais délaissée comme le berger au milieu de vastes maisons paysannes, presque vides aussi.
On lʼa vidé de sa substance en lui ôtant progressivement ce qui le faisait vivre !
Pleure ô mon beau village ! Toi qui avais attiré les luthiers Jacot et Lermite qui en furent les fleurons.
Jeannette Steudler, Les Bayards