Sur les traces non oubliées de Michel Hollard !

À une époque où on a pris l’habitude de parler davantage des « méchants » à la télévision, il est bon de rappeler l’existence des « Justes » de temps en temps. Et Michel Hollard faisait indiscutablement partie de ce camp. Un camp trop souvent oublié mais qu’on n’oublie pas, nous, dans le Courrier et dans la région !

Ainsi, vous vous souvenez peut-être de nos précédents reportages sur Michel Hollard. Vous ne le connaissez pas ? Alors c’est peut-être que vous regardez trop la télévision… Plaisanterie mise à part, Michel Hollard a gagné ses lettres de noblesse en passant la frontière franco-suisse clandestinement 98 fois au travers des troupes allemandes. Pourquoi ? Pour sauver le monde ? Eh bien oui ! Il l’a fait pour se rendre à l’ambassade d’Angleterre, à Berne, afin de renseigner les alliés sur les mouvements des troupes allemandes en France et la construction des bases de lancement des V1 en Normandie, destinées à bombarder Londres et les ports de la Manche, où se préparait le débarquement.

Un chemin de souvenirs et d’informations

On peut dire que son courage a permis de sauver le débarquement et donc, indirectement, de sauver le monde du nazisme. Peu avant la pandémie, sa petite-fille Agnès a souhaité qu’un chemin du souvenir soit balisé entre le Val de Morteau et La Brévine en la mémoire de son grand-père Michel. Ce chemin mémoriel est aujourd’hui en place de La Brévine jusqu’à Louadey, côté français, en passant par l’auberge du Vieux Châteleu notamment. Des panneaux d’informations jalonnent le parcours et une stèle se trouve en forêt, en la mémoire des 13 personnes du Val de Morteau déportées ou fusillées pour avoir aidé des Juifs durant la guerre. Finalement, sur la façade de la maison de commune de La Brévine, ainsi qu’en gare de Morteau, une plaque commémorative illustre les 98 passages de frontière du « Juste » avec 98 planches du dessinateur de bandes dessinées Emmanuel Guibert.

Kevin Vaucher