40 tonnes dans le vent (en poupe)
Mercredi matin, une nouvelle chaudière de 40 tonnes a été installée dans le bâtiment de la chaufferie à Couvet. Lʼopération a mobilisé une vingtaine dʼhommes et du matériel lourd puisquʼil a fallu lʼélever dans les airs pour la poser à sa place. Deux fois plus puissante que la première chaudière à bois mise en service en 2013, elle permettra le déploiement du chauffage à distance à lʼouest de Couvet et la densification du réseau dans les autres secteurs.
Chaque année, 15ʼ000 mètres cubes de bois sont coupés par le Service forestier de Val-de-Travers. Ce nʼest pas moi qui le dis mais le chef forestier Claude-André Montandon.
Et sur cette quantité, une partie est utilisée comme bois de chauffage. Ce qui est intéressant de relever cʼest la valorisation de la matière utilisée. On utilise le houppier, cʼest-à-dire les branches qui restent accrochées au tronc lors de la débrosse. En le déchiquetant, on parvient à en faire des plaquettes pour les brûler.
Équitable et responsable
Il nʼest pas inutile de relever que la loi suisse interdit dʼexploiter la forêt plus quʼelle ne croisse. Ainsi le capital de base nʼest jamais diminué puisque cʼest uniquement le bois produit durant des cycles de neuf ans qui est utilisé par le Service forestier. Un processus porteur de sens pour une société plus équitable et plus responsable qui a été souligné par Eric Sivignon.
Notre gestion et notre utilisation du bois sont excellentes et doivent servir dʼexemple pour ce qui peut être fait avec les autres ressources en énergie. Nous y travaillons,
a tenu à préciser le conseiller communal en charge du service de lʼurbanisme.
Tout était prévu !
Dans les faits, la commune a mandaté une entreprise spécialisée dans les installations énergétiques ‒ Masai Conseils SA ‒ en 2009 pour étudier la faisabilité dʼun chauffage à distance à Couvet. Cela avait débouché sur lʼinstallation dʼune première chaudière à bois quatre ans plus tard.
Dès le départ, nous avions prévu de procéder par étapes successives. Un espace avait ainsi été conservé juste à côté de cette première installation pour accueillir une seconde chaudière à bois. Cʼest celle qui est arrivée ce mercredi matin », explique lʼingénieure Séverine Scalia Giraud, en charge du projet.
Le site Dubied et la piscine pour bientôt
La première « machine » permettait dʼalimenter 21 bâtiments en chauffage à distance. En 2015, un vingt-deuxième est venu sʼy ajouter.
Puis il y a eu une extension à lʼest du village. Ce qui a permis dʼen faire profiter le centre sportif, le CNIP et trois autres immeubles. Dans cette parcelle, lʼintégration du site Dubied est également prévue à terme. En 2018, cʼest au sud que nous avons pu faire une avancée. Aujourdʼhui, ce sont 40 bâtiments publics ou privés qui ont été raccordés au réseau.
Et depuis cette date, les demandes de propriétaires souhaitant monter dans le « train à vapeur » sont de plus en plus nombreuses. Cʼest particulièrement vrai à lʼouest de Couvet où la piscine des Combes est notamment dans le wagon des prétendants.
Crédit dʼenviron 14 millions
En 2019, une étude a confirmé la possibilité de lancer une troisième étape du plan de chauffage à distance. Pour la concrétiser, il fallait un renforcement certain des installations de chaufferie. En juin 2020, le Conseil général de Val-de-Travers a accepté à lʼunanimité un crédit dʼenviron 14 millions en ce sens. Les travaux dʼinvestissement liés à ce projet se déploieront sur les trois prochaines années. La deuxième chaudière à bois réceptionnée hier constitue un pas important vers la réussite des objectifs communaux ambitieux liés au chauffage à distance.
23 puis 17 tonnes
Produite par lʼentreprise helvétique Schmid SA, elle carbure à une puissance de 2400 kW, cʼest deux fois plus que celle qui a été acquise en 2013. On comprend mieux lʼeffervescence qui régnait lors de la réception de cet « engin », gage dʼavenir ! Cʼest en deux parties que la chaudière est arrivée à Couvet par camions. La première pièce pesait 23 tonnes et la seconde 17 tonnes. Une grue de levage a permis de les déplacer lʼune après lʼautre à lʼextérieur du bâtiment de la chaufferie, situé au 18B de la GrandʼRue. Une fois la première déposée à lʼextérieur, la deuxième partie a été emboîtée directement par-dessus et boulonnées ensemble.
Mise en service mi-février
Puis, la machine haute dʼun peu plus de cinq mètres a été glissée à lʼintérieur grâce à des rouleaux métalliques.
Cʼest toujours une étape excitante car on est au bout dʼune phase et cela vient couronner plus dʼune année de travail. Mais on est aussi au début dʼune autre phase,
livre lʼingénieur thermicien Jérémy Dupuy. Effectivement, les filtres, les condenseurs et tout le système nécessaire au traitement des fumées sont arrivés aujourdʼhui. Deux semaines de montage sont encore à affronter.
Il y aura aussi trois semaines de raccordements hydrauliques, une semaine pour raccorder les cheminées et environ un mois pour les raccordements électriques.
La mise en service devrait se faire vers mi-février 2022. Mais une fois lancées, cʼest promis : les 40 tonnes vont envoyer du bois !
Kevin Vaucher