Pollution de l’eau aux Verrières
Quarante-huit heures au cœur du dispositif d’urgence !
Drôle de week-end que celui vécu par les habitants et les autorités des Verrières, du vendredi 19 au dimanche 21 septembre. Au niveau de la population, la pollution de l’eau a d’abord entraîné une petite psychose – et un bon sujet de conversation au village – avant que chacun s’organise en conséquence le temps que « ça passe ». Du côté des autorités, la réaction a été rapide et ordonnée, suivant à la lettre le plan d’urgence activé lors de ce type d’événement. Le Courrier a suivi le processus le temps d’un week-end riche en émotions. Récit !
Tout commence loin de la lumière médiatique lors d’un contrôle de l’eau tout à fait banal. « On le fait très régulièrement pour être sûr qu’aucune menace ne plane sur notre réseau d’eau », explique le conseiller communal Joël Petitpierre, en charge de la protection de l’environnement et suppléant du dicastère de la santé. Le contrôle a lieu le jeudi après-midi et les résultats tombent le vendredi matin : les analyses montrent la présence de bactéries à un taux juste trop élevé pour considérer l’eau comme encore potable.
Déclenchement du dispositif vendredi, à 9 heures !
Ni une ni deux, le dispositif d’urgence est déclenché à 9 heures, avec l’appui d’un représentant du SCAV (qui se dira d’ailleurs très surpris en bien de la façon dont la situation a été gérée par la commune des Verrières). « La première chose à faire est d’alerter la population en utilisant tous les moyens possibles et imaginables afin d’atteindre toutes les générations. Des messages sont postés sur les réseaux sociaux, les médias sont contactés, des affiches sont placardées, des flyers sont distribués dans les boîtes aux lettres et des téléphones sont immédiatement entrepris auprès des parents avec enfants en bas âge, des seniors et des entreprises de soins à domicile. »
Réseau d’eau alimenté par 3 sources différentes. Laquelle posait problème ?
« Le taux relevé était vraiment juste en-dessus de la limite, il était donc probablement trop faible pour véritablement causer des maladies. En tout cas, aucun cas n’est revenu jusqu’à nous. » Le principe de précaution a prévalu et c’est tant mieux. Il n’empêche, il fallait absolument trouver la source du problème pour pouvoir agir et l’éliminer. « On a instinctivement pensé à un épandage agricole qui aurait pénétré le système mais encore fallait-il l’identifier. » Il faut savoir que le réseau d’eau des Verrières est alimenté par trois sources différentes : celles du village (principalement), l’Areuse et en France voisine. Alors, d’où venait le mal ?
Un filtre ultraviolet endommagé est détecté
Ce sont les sources du village qui posaient problème. Mais lesquelles ? « Impossible de savoir exactement l’origine du couac, il a donc fallu nettoyer et traiter l’ensemble des sources communales. On s’est alors aperçu qu’un filtre ultraviolet (ndlr : utilisé pour neutraliser les bactéries) était endommagé. Une des deux ampoules était cassée. Normalement, le système déclenche immédiatement une alarme mais il y a eu un bug cette fois-ci. » Une fois réparé et les différentes actions d’urgence effectuées, le réseau a été remis en route vendredi soir et de nouvelles analyses ont été effectuées samedi. Le lendemain, elles confirmaient que tout était rentré dans l’ordre et l’alerte a pu être levée. « On tient à souligner l’état d’esprit très conciliant de notre population », note Joël Petitpierre en guise de conclusion. Eh oui, les Verrisans et les Verrisannes sont tout sauf imbuvables…
Kevin Vaucher
