Le chantier pourrait se terminer plus tôt que prévu

Le chantier du tunnel de La Clusette est entré dans sa phase 2. Après la création d’une galerie de fuite parallèle au tunnel entre mars 2022 et juillet 2024, le chantier s’attaque depuis l’été dernier à l’assainissement de la galerie de circulation. Pour poursuivre ces travaux cet été, l’Office des constructions et aménagements routiers du canton (OCAR) et les responsables du chantier doivent fermer le tunnel durant trois semaines et demie. « D’abord, nous avions l’idée de conserver une circulation alternée, mais cette option était trop dangereuse », explique Alain Koenig, chef de l’OCAR, en ajoutant que la fermeture permet aussi aux ouvriers de travailler plus efficacement. « Nous avons estimé que le faire durant les vacances scolaires engendrait le moins de gêne possible », indique Gilles Lequertier, directeur du consortium des entreprises.

Jusqu’à juin dernier, les travaux s’étaient concentrés sur la partie sud du tunnel, avec la création de canalisations pour capter les venues d’eau du massif, la réfection du système de captage des eaux de chaussée et la reconstruction du trottoir. Cet été, les opérations de chantier se concentrent sur la voie de circulation, dont le revêtement a été fraisé la semaine dernière, la destruction du trottoir nord et la suite du captage des venues d’eau de la voûte. « Avec les roches karstiques, l’eau peut s’infiltrer rapidement en cas d’orage », précise Philippe Steudler, chef de projet chez OPAN concept, le groupe d’ingénieurs chargé du chantier. Ainsi, à distance régulière, plusieurs vannes de captage sont en installation.

Nouvelle dalle de béton

Un autre élément a incité les responsables du projet à cette fermeture de La Clusette : l’état « critique » d’un secteur de la chaussée. « En raison d’une partie de sol plus argileuse, l’eau a fait gonfler la dalle et a déformé la route », détaille Alain Koenig. Le chef de l’OCAR explique que le problème avait été identifié, mais qu’il s’est avéré plus problématique. À cet endroit, la chaussée est éventrée, ce qui aurait rendu toute circulation impossible. « Le trou va être comblé avec des matériaux adéquats et une nouvelle dalle de béton va être réalisée », poursuit-il.

La route est aussi creusée à quelques emplacements afin d’installer des galeries techniques en dessous qui accueilleront les infrastructures nécessaires aux nouveaux équipements de sécurité. « Le concept sécuritaire correspondra parfaitement aux normes modernes », indique Alain Koenig. Déjà, le guidage optique et la signalisation des chemins de fuite sont actifs sur la voie sud. Cela sera réalisé aussi pour le côté nord, avec aussi la création de trois niches SOS, déjà excavées. De plus, plusieurs caméras de sécurité et des outils de surveillance des poussières et d’opacité seront installés.

Pose de panneaux mise à l’enquête

Après sa réouverture, fixée au 31 juillet à 16 h, la circulation bidirectionnelle, avec une vitesse limitée à 60 km/h, se fera sur le côté sud du tunnel. Les travaux restants se concentreront sur la partie nord de la galerie, avec la reconstruction du trottoir, le dallage et la fin des opérations sur la voûte du tunnel. À l’été 2026, le chantier devrait entrer dans sa phase finale avec la pose du bitume, les installations électromécaniques et les finitions. « Après, il y aura la phase de mise en service », détaille Gilles Lequertier.

Le chef de l’OCAR, Alain Koenig, table pour une ouverture complète à l’automne 2026, soit six mois avant la date prévue à l’origine. Enfin, cette semaine les responsables du projet ont mis à l’étude la pose de près de 1600 m² de panneaux photovoltaïques sur les grandes parois de béton situées au nord des entrées du tunnel. Si cela devait se réaliser, ces panneaux produiraient 60% de la consommation du nouveau tunnel de La Clusette.

Gabriel Risold