VVT
Dans le bruit, dans la fumée, je vois des ombres s’entretuer !
Drôle de spectacle aperçu le week-end dernier dans le paysage habituellement si paisible du Val-de-Travers. Durant 48 heures, un étrange ballet visuel et sonore a agité la vallée, faisant craindre le pire pour la sécurité des habitants. Dans l’obscurité et sous la pluie bercée de brouillard à certains endroits, un immense bruit sourd s’échappait de nos forêts. Comme si quelqu’un tapait de toutes ses forces sur de la ferraille. En y regardant de plus près, on voyait bien une ombre avancer péniblement, semblant slalomer d’arbre en arbre ! Pour accompagner cette vision, une compacte fumée plus ou moins blanche était crachée par la machine.
Sur les traces de l’inquiétante machine qui hurle dans nos forêts
Cela nous a permis de la suivre à la trace et de l’attendre à la sortie d’un bois. Soudainement, le fracas s’est fait plus intense et l’air s’est gorgé d’un arrière-goût de charbon. Puis, petit à petit, une forme orange est sortie de l’obscurité, laissant entrevoir trois lettres : VVT ! Ahhh oui, qu’est-ce qu’on est courge parfois. Nous sommes en octobre et le Vapeur Val-de-Travers faisait circuler ses trains spéciaux pour Halloween, comme de coutume. Nous aurions dû nous en douter. Fausse alerte ! Et fausse déduction également : il y avait énormément de vie à l’intérieur des différents convois qui ont traversé le Vallon sur les rails durant le week-end. Allez, montons à bord !
L’air de charbon remplacé par celui du fromage
Ici, l’air de charbon est remplacé par celui du fromage. C’est un train fondue dans lequel on s’est invité un peu sauvagement, il faut bien le dire. Dans les différents wagons, les échanges ne manquent pas de sel entre les touristes suisses allemands, venus en famille, et des acteurs plus locaux comme le Moto-Club des Bayards ou encore une partie des responsables du cinéma Colisée dont son gérant Bertrand Stoller. D’autres sont déguisés et difficilement reconnaissables mais tous apprécient cette parenthèse enchantée. Le contraste est saisissant entre le spectacle effrayant vécu depuis l’extérieur et la joie communicative qui règne au sein du convoi. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est que tous allaient vivre une fin de balade en train particulière puisque le terminus, prévu à Saint-Sulpice, allait les emmener au pays des morts-vivants et des monstres plus vrais que nature cette fois-ci. À chacun son tour d’avoir peur,… bonne chance bien sûr !
Kevin Vaucher







